La Tunisie vise une croissance de 5% d’ici à 2020

Cinq ans après les révolutions arabes, la Tunisie se positionne comme le seul pays à s’engager dans une voie démocratique, ce cas exceptionnel inculquant à la fois un sentiment de fierté et une grande préoccupation. Elle a enduré trois attentats terroristes horribles, le plus récent au cœur de Tunis tuant 12 gardes présidentiels. Garder les citoyens et les visiteurs en sécurité devient une priorité absolue.

Un Tunisien sur six vit actuellement en dessous du seuil de pauvreté et le taux de chômage est de près de 29% chez les diplômés de l’enseignement supérieur. Dans un pays où les trois quarts des chômeurs sont âgés de 15 à 30 ans, la mobilité vers le haut d’une économie prometteuse est essentielle à la réduction de la vulnérabilité.

  • Progrès constants sur les réformes critiques :

Au cours de la dernière année, Le Parlement a récemment adopté une nouvelle loi pour faciliter les projets conjoints de partenariat public-privé. Pour stimuler l’investissement, le gouvernement a présenté un nouveau code pour simplifier le cadre d’investissement et ouvrir des nouvelles opportunités pour le développement des incubateurs industriels. Cela favorisera la création de secteurs à valeur ajoutée tels que l’informatique et l’aérospatiale et facilitera la transition du secteur informel. Le programme de réforme économique fournira le budget de l’Etat avec environ 2 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années.

Des progrès ont également été réalisés sur la réforme du système de subventions dans le secteur de l’énergie, en établissant un équilibre entre l’amélioration des considérations fiscales et d’équité sans accroître les tensions sociales. Les subventions à l’énergie, qui ont culminé ces dernières années, devraient diminuer, passant d’environ 400 millions de dollars en 2015 à environ 270 millions de dollars en 2016.

Le gouvernement intensifie ses efforts pour relancer l’environnement réglementaire, adoptant une législation de longue date visant à stimuler l’investissement et à lancer des réformes du marché du travail. Cela permettra d’améliorer l’embauche des diplômés grâce à une formation complémentaire et à la reconnexion des jeunes chômeurs, en particulier des chômeurs de longue durée. Parallèlement, un programme d’entrepreneuriat est mis en place pour faciliter le lancement en étroite collaboration avec les institutions financières. Cela renforcera l’écosystème des entreprises et stimulera l’esprit d’entreprise parmi les jeunes.

La Tunisie travaille également en étroite collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI) pour répondre à ses critères de réformes, notamment pour réduire le déficit budgétaire, réformer le système bancaire et rendre l’économie plus efficace. Les critères quantitatifs de performance notés dans le programme soutenu par le FMI ont été atteints. Malgré l’environnement économique international difficile, la Tunisie a réussi à maintenir sa stabilité macroéconomique. Après le succès du programme du FMI, ils ont commencé à discuter un nouveau programme élargi du Fonds pour les quatre prochaines années.

Pour que ces réformes n’entraînent pas une augmentation des taux de pauvreté à court terme, la Tunisie augmente ses dépenses publiques. Le mois dernier, nous avons injecté 440 millions de dollars dans des banques publiques (la Société Tunisienne de Banque et la Banque de l’Habitat) pour stimuler leur restructuration. Le gouvernement travaille également avec le FMI et d’autres partenaires pour fournir une assistance technique et un renforcement des capacités dans le secteur public. Une nouvelle loi bancaire est actuellement en cours pour rendre notre banque centrale indépendante du gouvernement.

  • Le plan quinquennal de développement 2016-2020

Nous nous appuyons sur le même esprit qui a uni les Tunisiens à la conception de notre modèle de consensus politique unique pour se réunir autour de nos réformes structurelles. Le gouvernement tunisien, en collaboration avec les responsables politiques, la société civile et les organisations professionnelles, élabore un plan quinquennal que nous commencerons à mettre en œuvre cette année.

Notre réussite dépendra de l’amélioration effective de l’environnement des affaires, ainsi que des progrès dans la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment en ce qui concerne la modernisation de l’administration, la révision du système d’approvisionnement, la promulgation d’un nouveau code d’investissement et La mise en œuvre des réformes fiscales et douanières. Les réformes permettront une reprise progressive et une consolidation de l’activité économique au cours des deux prochaines années, avant de réaliser le décollage à partir de 2018.

  • Objectif élevé: croissance de 5% d’ici 2020

La Tunisie prévoit une croissance de 2,5% en 2016 et d’environ 5% en 2020. Il s’agit d’un objectif ambitieux, mais compte tenu de notre démographie, de nos potentiels et de nos défis, un enjeu crucial pour notre avenir. La Tunisie a la capacité de réussir ces réformes et de croître à nos niveaux prévus, mais nous avons besoin d’un soutien international. Nous avons besoin de 25 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années pour financer le développement de projets d’infrastructure tels que les routes, les ponts et d’autres travaux publics, en particulier dans les régions précédemment négligées. Cela créera des emplois nécessaires et stimulera l’activité économique.

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