Le marché du travail en Tunisie : L’emploi informel

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Définition du secteur informel

Le secteur informel englobe toute activité lucrative humaine qui ne tient pas de comptabilité officielle. Cette définition économique, à la fois simple et inclusive, illustre bien la nature de ce secteur. En comparaison, cela revient à un chef de famille dépensant son revenu mensuel sans consigner les dépenses.

En termes généraux, l’économie informelle inclut l’ensemble des activités réalisées par des travailleurs ou des entités économiques qui échappent, totalement ou partiellement, à la couverture légale ou administrative en vigueur.

Aperçu de l’emploi informel

En raison de la rareté des emplois dans le pays, de nombreux ménages sont privés d’emplois stables et doivent chercher des moyens de subsistance. Beaucoup se tournent vers le secteur informel, occupant des postes de menuisiers, soudeurs, coiffeurs, maçons, tisserands, entre autres. Les rémunérations de ces emplois à la tâche sont souvent inférieures à celles du secteur formel, sauf pour certaines professions intellectuelles où elles peuvent être plus élevées.

Face à la précarité sociale, d’autres s’adonnent à la contrebande d’essence pour les taxis collectifs ou au trafic de produits alimentaires, de tabac et de marchandises contrefaites introduites illégalement ou légalement dans le pays. La majorité de ces travailleurs informels résident en zones rurales, où la pauvreté est plus marquée. Ils doivent s’adapter à des situations diverses et composer avec leur faible niveau d’instruction pour survivre.

La plupart de ces activités illicites se concentrent autour de Bizerte, Sfax et Sousse, ainsi que dans les régions de Kasserine et Ben Guerdane. Les vendeurs à la sauvette gagnent également du terrain à Sidi Bouzid. Ce statut implique l’absence de protection sociale et de droits du travail, les contraignant à travailler toute leur vie pour espérer percevoir une retraite. Les travailleurs informels rencontrent aussi difficultés à obtenir des crédits bancaires, souffrent de l’instabilité de leurs revenus et changent fréquemment d’activité. Certains migrent même d’une région à l’autre pour achever des travaux de menuiserie ou de peinture avant de rentrer chez eux.

Les conditions d’emploi informel en Tunisie

Les travailleurs du secteur informel endurent des conditions difficiles, des revenus modestes et l’absence de respect des normes de sécurité et de santé au travail par leurs employeurs. Par exemple, les employés, notamment les femmes, n’ont pas accès aux congés payés, aux congés maladie ou de maternité. De plus, ils sont souvent licenciés sans ménagement et privés de leurs droits lors de conflits professionnels ou de difficultés économiques rencontrées par leurs employeurs.

Le secteur informel se distingue par une productivité restreinte, en grande partie due au faible niveau d’éducation et de formation des travailleurs. La petite taille des entreprises, qui empêche de bénéficier d’économies d’échelle, contribue également à cette situation. En effet, 85% des micro-entreprises emploient cinq salariés ou moins, et près de 60% n’ont qu’un ou deux employés. Ces petites structures peinent à accéder aux ressources financières et technologiques nécessaires pour devenir compétitives.

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