Les artisanats sont représentés au sein de la Fédération nationale de l’artisanat, affiliée à l’organisation patronale de l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat. L’intervention de l’Etat s’opère à travers l’Office nationale de l’artisanat, une entreprise publique établie en 1959 et relevant du ministère du Commerce et de l’Artisanat. L’Office a pour mission d’encadrer le secteur, que ce soit par le biais de la formation, de l’assistance aux artisans, du développement de la coopération internationale, et d’autres fonctions connexes. De plus, il joue un rôle dans la commercialisation des produits artisanaux, en particulier à destination des touristes. En 1990, l’aspect purement commercial de ces activités est transféré à une entité distincte, la Société de Commercialisation des Produits de l’Artisanat.

Les principaux produits de l’artisanat

L’artisanat tunisien est un trésor de diversité, allant de la construction à la mode, en passant par la poterie et la bijouterie. Ces activités artisanales se regroupent en trois catégories : utilitaires, artistiques et services. Parmi les incontournables de l’artisanat tunisien, citons le fameux Tapis Zarbia de Kairouan, réputé pour sa qualité exceptionnelle et sa fabrication traditionnelle à la main. Les habits traditionnels tunisiens, comme la Chachia ou la Jebba, portent une profonde inspiration historique et demeurent originaux. La poterie et la céramique, vieilles de millénaires en Tunisie, demeurent populaires et variées. Le bois d’olivier, connu pour sa robustesse et son aspect rustique, est prisé pour la table et la cuisine. Le cuivre tunisien se distingue par sa qualité de fabrication et sa finition minutieuse à la main. Les bijoux traditionnels arborent des motifs uniques, dont le célèbre Khomsa, reconnu en Tunisie offre une multitude d’autres produits artisanaux, tels que la Fouta, le Couffin, le Burnus, le Dengris, la Blagha, le Kim, le Margoum, ainsi que divers articles de table, des créations de Halfa, en cuir, en mode, en tissage traditionnel, en poterie de jardin et en fibres végétales.

 Les problèmes du secteur de l’artisanat en Tunisie

Pendant de nombreuses années, l’artisanat a été négligé au sein de l’économie, relégué à un rôle secondaire par les décideurs. Pourtant, en plus de son importance économique, il détient une richesse culturelle et identitaire inestimable. Le plan de sauvetage lancé en septembre 2018a permis d’examiner attentivement les besoins du secteur. Malheureusement, les réformes nécessaire pour les artisans avancent lentement, voire tardent à se concrétiser.

Contrairement à d’autres pays méditerranéens comme la Turquie et le Maroc, l’artisanat tunisien, n’a pas su s’adapter aux bouleversements culturels, sociaux et économiques provoqués par la révolution industrielle. Il continue à lutter pour trouver la place qui lui revient dans le développement économique du pays, en particulier dans le contexte socioéconomique actuel de la Tunisie, conjugué à une mondialisation qui favorise naturellement l’émergence de modèles économique durables. Bien que des initiatives aient été lancées au début des années 2000 pour sauver et relancer le secteur, elles sont malheureusement restées sans réel suivi ni impact significatif.